Bonjour les Esquimaux, Brrrrr !
Nous recevons des nouvelles glaciales d'Europe et du Canada.
Nous sommes toujours au "royaume du million d’elephants”.
Nous quittons Luang Prabang, la douce et belle endormie : direction Pakse via Vientiane, la capitale, que nous ignorerons deliberement.
Vientiane est decrite dans les guides comme une grosse ville qui s’eveille, avec constructions neuves et poussiere, si frequente ici. Les commentaires des voyageurs que nous croisons ne sont pas plus flatteurs. De plus, les SEA Games (Jeux du Sud Est Asiatique) se deroulent a Vientiane et ne sont pas termines. L’hebergement pourrait etre problematique. Ce ne sera donc pour nous q’une etape durant notre nouvelle viree en bus : une journee et une nuit pour rejoindre Pakse (590 km/18 heures de route). Les 10 dernieres heures, de nuit, se feront dans un bus-couchettes tenant plus soit du panier a salades de la police, soit du camion de transport de volailles. La touche finale de decoration interieure (lambris de bois clair verni) apporte un petit air de chalet savoyard. Vous imaginez ?
Nous avons passé une tres bonne nuit.
Nous voici a Pakse qui nous offre les temperatures tant attendues (30 degres environ) et des journees ensoleillees plus longues (de 6 h a 18 h).
Le bleu du ciel de Provence reste inimitable.
La ville, au bord du Mekong, est toute proche de la Thailande : peu de charme comme attendu. Ce sera notre point de depart pour decouvir le plateau des Bolovenes, region peuplee d’animistes.
Nous louons une moto (notre moyen de transport favori) et nous voila partis pour quatre jours a travers des forets impenetrables, sur des pistes de poussiere rouge s’incrustant partout, et des plantations de café. Cette region est, avec le sud du pays, extremement riche sur le plan agricole : the, café et heveas (introduits par les francais), ainsi que le teck (pas encore entierement pille), le riz, les arbres fruitiers et autres cultures maraicheres.
La “mauvaise herbe” ici, c’est le bananier. Il en pousse partout.
Mis a part dans les trois villes principales, les villages du Laos sont construits en paille/palme tressee ou en bois. Tout ceci sur de la terre ou les enfants vivent souvent nus et se promenent en ribambelle parmi poules et cochons noirs. Inutile de vous rappeler que le Laos est un pays tres pauvre. Dans le nord du pays, il n’y a de l’electricite que de 18h a 22h (l’electricite produite par les barrages est exportee vers la Thailande).
L’eau est partout presente. Les chutes d’eau sont legion, parfois spectaculaires. Certaines se decouvrent dans des cirques pleins de charme. L’un de ces cirques, tapisse de fleurs roses, faisait penser a l’Irlande. L’humidite, sans doute ? Pourtant, ce ne sont pas des bruyeres qui poussent la …
Nous descendons dans des lodges pres des chutes. C’est l’occasion de rencontres surprenantes et interessantes comme ce multi-tour-du-mondiste parti pour trois ans avec sa fille de 20 ans dans son Land Rover equipe pour vivre longtemps en totale autonomie. Depuis que nous sommes au Laos nous rencontrons beaucoup de jeunes europeens, sac au dos, qui font le tour du monde pendant 1 ou 2 ans. Nous ne sommes decidement pas originaux.
Nos haltes sont parfaitement choisies : le cadre est toujours magnifique.
Les opportunites d’aventures sont la egalement :
Patricia revait depuis longtemps d’une vraie rando. a dos d’elephant a travers jungle, marais et rivieres. Elle l’a faite ici. Elle est tres fiere de vous presenter ses photos.
Ce plateau des Bolovenes, si maltraite par des bombardements pas si anciens que cela et avec quelles tristes consequences aujourd'hui encore, nous aura reserve de bien belles surprises. Les distances a moto nous auront parfois semblees un peu longues sur des routes defoncees ou des pistes incertaines. Nous aurons avale beaucoup de poussiere (nos vetements s’en remettront-ils ?).
Aux etapes, nous avions des mines superbes et des pommettes toutes rouges. Mais pourquoi les habitations sont elles construites si pres des pistes ? Les maisons comme les plantations sont enveloppees de nuages de poussiere rouge a chaque passage d’un vehicule.
Chaque gros village a son marche avec toujours de la nourriture en abondance et des scenes de la vie courante qui arretent notre regard etonne. Les petites vendeuses proposent leurs marchandises aux passagers des bus qui s’arretent pour une pose.
Dans les campagnes, ce sont les colporteurs qui passent, a velo ou en moto.
Pour apprecier le charme subtil de ce pays, il faut se montrer discret et prendre son temps. Ce pays a conserve sa tranquille nonchalance qui lui confere un charme fou.
Les merveilleux sites visites, trop eparpilles, ne se livrent pas sans exiger un minimum d’effort. Nous sommes tres largement recompenses.
L anecdote de la semaine :
Lors de l’une de nos haltes, nous etions attables avec nos grands voyageurs de rencontre depuis midi. La conversation allait bon train. Vers 18 h 30, la nuit tombee, j’ai pense aller recuperer la moto restee sur le parking voisin.
En arrivant a l’endroit ou je l’avais rangee, il n’y avait plus de moto.
A cote du parking (non eclaire, c’est la campagne) , il y avait quelques cabannes habitées. Je me suis aventure au milieu des maisons en regardant a droite et a gauche. L’une des maison (a la piece unique) etait eclairee. J’y ai apercu mon rutilant engin, bien range au milieu des habitants du lieu.
Je suis rentre dans la maison et ai tente d’expliquer que la moto etait a moi. Les braves citoyens n’etaient pas decides a me laisser recuperer mon bien. Ils me bloquaient le passage. J’ai exhibe les cles de la moto et suis sorti, pas tres fier ni rassure. Ils ont fini par me laisser partir avec la moto, l’air pas contents que je vienne recuperer “leur trouvaille”.
Ce genre de mesaventure est, parait-il, tres rare au Laos. Je m’en serais bien passé. A moi d’etre plus prudent a l'avenir.
Depart aux aurores pour l’extreme sud du pays et ses 4000 iles sur le Mekong, a la frontiere avec le Cambodge. Ici, le Mekong se divise en une multitude de bras ou sont eparpillees des myriades d’iles. Nous avons fait un morceau du trajet en bus, puis en pirogue,
puis a velo car les iles sont tres petites.
Cette region est tres differente du nord du pays. Jusqu’en 1947, c’etait un protectorat francais. La vie se deroule essentiellement sur les berges du Mekong, ancienne voie de communication dans cette region d’Asie.
Ici, la vegetation est luxuriante : palmiers, cocotiers, hibiscus….. La temperature ideale (30 degres) et la vie tranquille. Attention, la saison des pluies dure 6 mois.
Ces iles sont charmantes et propices a la langueur. Nous avons assiste a de tres beaux couchers de soleil. Le Mekong devient couleur cuivre, c’est incroyable ! Les sentiers cheminent le long des berges, a l’ombre des cocotiers. Tout est paisible. Pas de voiture ici, le seul bruit est le wahlaa wahlaa des pirogues a moteur, seul moyen de transport entre les iles.
Nous avons trouve pour notre ami Georges les restes d’une locomotive de fabrication francaise qui passait d’ile en ile avec 12 wagons, de 1920 a 1945, et transportait fret et passagers sur 14 km a l’endroit ou le Mekong n’etait pas navigable (ecartement des rails : 60 cm environ Georges). Une seconde machine, japonnaise se trouve plus au sud.
Nous ne savions pas si nous allions passer Noel ici ou partir directement vers Angkor. Apres quelques hesitations nous avons decide de rester 4 ou 5 jours ici car le site de ces 4 000 Iles sur le Mekong est plein de douceur. Il invite a flaner. Nous passerons donc Noel dans l’ancien dispensaire francais, une jolie maison coloniale entoure d’ un beau jardin plante de cocotiers ,de bougainvilliers et d’hibiscus.
Pas d’anecdote cette semaine OUFF !!!
J’en profite pour vous raconter notre vie au quotidien et repondre a quelques questions posees par nos lecteurs assidus.
Tout d’abord, qu’y a-t’il dans nos sacs a dos ? :
credit photo : Xavier Jacquemin. Hong kong, aout 2009
Patricia : une robe (achetee a Hong Kong), un pantalon, 2 shorts, un tee-shirt, deux caracos (achetes a Hong Kong egalement), un chemisier, 2 paires de chaussettes, 4 culottes et 2 soutiens gorge, une polaire, une doudoune achetee au Yunnan pour le Tibet - elle nous encombre maintenant - et une echarpe. Voila pour la garde robe. Un fil a linge + epingles a linge (merci Alban), une trousse de toilette succinte, une trousse a pharmacie (merci a Didier, notre charmant voisin toubib qui a accepte de nous faire une ordonnance aussi longue que notre voyage; mille fois merci). Une paire de claquettes, deux Kways et deux mini-sacs de couchage. Ce qui fait 14 kilos sur le dos, plus mon petit sac noir sur la poitrine dans lequel il y a les appareils photo, quelque petites affaires et les guides de voyage du pays du moment.
Jacques : Deux pantalons, un bermuda, 7 tee-shirts (dont plusieurs achetes a Singapour), 7 calecons , 2 paires de chaussettes, une chemise en lin (le lin se porte froisse, c’est tres tendance), une polaire, un pull, un blouson (Yunnan), une echarpe et une paire de moccasins. Deux trousses a pharmacie (encore merci Didier), une moustiquaire, une trousse de toilette et 16 guides de voyage (ROUTARD et LONELY PLANET pour chaque pays) soit 6 Kilos de livres. Voila un sac qui pese 19 Kilos. C’ est vraiment trop et nous serons contents de confier certains guides a Claire quand elle viendra nous rejoindre en Thailande. Plus un petit sac a dos rouge (merci les copains) avec laptop ,disque externe, cordons d’appareils photo et d’ordinateur et lunettes, sans oublier une grosse pochette de documents.
Pour tous les deux, aux pieds, d'indispensables chaussures de marche.
Voila pour nos bagages.
Le rythme d’une journee :
Lever vers 7h30, toilette, et un petit dejeuner pantagruelique. Depuis que nous avons “souffert” de la faim au Tibet, nous avons besoin de reprendre des forces et nous nous goinffrons tous les matin d’oeufs au plat + bacon + pain + beurre + confiture + pancake s’il y a + the a volonte. Puis nous visitons toute le journee l’endroit ou nous sommes ou nous prenons des transports pour changer d’endroit. Le midi, nous dejeunons d’un plat et le soir idem. Depuis que nous sommes en voyage nous nous couchons tres tot, entre 20h et 21h. Nous en profitons pour selectionner nos photos et preparer notre blog au jour le jour. Nous avons beaucoup lu pendant que nous etions sur la plage aux Gilis , mais depuis, nous n’avons pas eu un moment de libre (joke!!!). Nous trouvons des livres d’occas. dans certaines guest-houses, mais malheureusement pas partout. En ce moment j’en ai 3 en attente que j’ai trouves a Luang Prabang dans une boutique tenue par une quebequoise.
Il y a aussi la lessive !!! A Bali, nous lavions chacun notre linge puis Jacques s’est abime le poignet gauche, donc il ne pouvait plus frotter…. j’ai assure le lavage jusqu’a ce qu’il aille mieux. Ca a ete tres tres tres long comme retablissement !!!. Maintenant qu’il va mieux, il a decouvert les laundries et trouve cela fort pratique. Quant a moi je continue a laver mes petites affaires dans le lavabo chaque soir. Comme il fait chaud et sec, le tout seche dans la nuit.
Comment se passe notre vie a deux, en tete a tete ?
Au debut ca a ete un peu difficile pour moi : Jacques est plutot silencieux, moi une vraie piplette. Nous n’etions pas toujours au diapason. De plus, il m’a fallu 2 mois pour vraiment rentrer dans le rythme lent du voyage et me rendre compte qu’il n’etait pas necessaire de courrir. En un mot, les deux premiers mois ont ete compliques pour moi (et difficiles pour Jacques ?).
Depuis, nous allons de concert au pas lent du legionnaire. Nous profitons de chaque jour et nous n’hesitons pas a aller la ou le vent nous pousse. Si la ligne generale de notre voyage reste inchangee, nous adaptons nos projets a court terme en permanence. Nous prenons notre temps.
Nous savons déjà que nous n’aurons pas le temps de visiter l’Afrique du Sud lors de ce voyage. Ce sera pour une prochaine fois. Chaque jour, la ou nous sommes, est trop precieux pour etre bouscule.
“Tomorrow is an other day !”
